Ici on travaille ! Ou pas ... (PV Maya)

Je suis dans une salle de classe, seul. J'en ai choisi une vide où je peux travailler tranquillement, dans le calme. Mais de toutes façons je ne peux pas. Ma trousse est ouverte, mon cahier aussi. Mon livre est posé contre la chaise de façon à pouvoir le lire facilement. Mais le problème c'est que pas bien loin, en évidence juste à côté de mes affaires, il y a mon portable. Qui me nargue, m'appelle, m'envoie des ondes où je ne sais quoi. Et quoi que je fasse, que je le range, que je le mette dans mon sac ou mon manteau mes pensées reviennent vers lui.
Une fois de plus, je l'attrape, vais dans mes contacts et sélectionne "Maison". J'hésite un instant puis referme la page. Repose le portable.

Et le reprends.
Je retourne dans mes contacts, sélectionne favoris, puis Ethan.
Mon meilleur ami. Enfin mon ancien meilleur ami.
Avant.
Le seul sentiment qui vient en moi est la colère. Contre moi. D'avoir foutu tout ça en l'air.
Je revois la maternelle. Les jeux ensemble. Je revois la primaire. Le loup, les amoureuses et les jeux-vidéos. Au fond ça n'a pas trop changé plus tard. Les embrouilles, les copines, les jeux-vidéos et soirées pizzas. Les délires, les sorties, les fêtes et la piscine. La plage, les potes et la forêt, le skis, le vieux terrain de jeu d'enfants plein de fleurs.

Je ne réfléchis plus. J'inspire un grand coup. J'attrape mon portable. Sélectionne Ethan. Appuie sur le téléphone vert.
Une sonnerie
Deux
Trois

"Allô ?"
"..."

Panique. Que dire ?

"Tob' ? C'est bien toi ?"
"...
"E."
"Oui ?"

Soudain je sursaute. Quelqu'un arrive derrière moi. Si c'est un prof je suis mort.
Je raccroche en crispant ma main ...
Ferme les yeux.

C'était les vacances d'automne, et Maya était encore plus fatiguée que lorsqu'elle avait cours. Son travail lui prenait tout son temps. Encore deux jours et c'était la reprise. Mais elle n'avait pas encore terminé.

Le couloir de l'école était baigné d'une lumière orange, le soleil se couchait pendant qu'elle longeait les murs du couloir greffés de vieux casiers rouillés. Il n'était pas très tard, en effet, puisque le soleil se couche tôt en cette période de l'année. Maya consulta sa montre. Seize heure cinquante. Elle soupira, en se demandant pourquoi, la vie si injuste fut-elle, lui donnait temps de fil à retordre en ce qui concernait l'organisation de son temps. Elle aurait dû finir ses travaux manuels deux heures auparavant, mais, trop minutieuse, elle n'avait pas vu le temps passé et là, elle était en retard sur son programme. Elle arriva enfin à son casier personnel. Elle l'ouvrit, en se débrouillant, sans savoir comment, à se souvenir de son code, en sortit son trieur bleu et rangea les documents concernant ses travaux manuels. Elle referma la porte de métal sans enthousiasme lorsque, dans la poche latéral de son blouson en cuir, quelque chose vibra. Elle sursauta et en sortit son téléphone portable. Au plus profond d'elle, une voix fit: "C'est Ouka-san qui m'appelle à cette heure-ci? ", mais la raison empêcha cette voix d'atteindre sa conscience et de la rendre plus triste qu'elle ne l'était déjà. La numéro affiché n'était autre que celui d'un inconnu. Déçue, elle décrocha sans avoir laissé son interlocuteur parler. Elle rangea le cellulaire dans la poche de sa jupe à carreaux et reparti gambader dans le couloir.

Elle prit les escaliers menant à l'étage des salles de français. Ils lui semblaient déformés et dix fois plus longs à monter que d'ordinaire, tellement ses yeux lui jouaient des tours. Devant une des fenêtres d'un tournant des escaliers, elle s'arrêta. Au loin, elle voyait des enfants s'amuser dans la rue. Il n'étaient qu'à quelques mètres et pourtant, ils lui semblaient si loin. Si hors d'atteinte. Un gros mur de pierre bannissait la liberté de cette école et aucun de ses élèves n'en était très content. Maya détourna les yeux et se vue être aveuglée par le soleil de bronze. Des taches rougeâtre lui restèrent sur les pupilles, clignant des yeux et se retournant pour reprendre son ascension à l'étage littéraire. Les couloirs étaient déserts, les salles éteintes. Sauf une. Maya cligna des yeux, pour bien se rendre compte afin de ne pas se trouver bête devant la salle si ce n'était que la lumière du soleil imprimée dans sa rétine qui lui avait joué un de ses mauvais tours. Encore. Mais non, elle était bel et bien allumée. Et de toute évidence, le son qui s'en émanait, aussi silencieux qui soit, il n'y avait pas beaucoup de monde à l'intérieur. Maya vérifia son anecdote par la petite et miroitante fenêtre de la porte. Elle sourit, c'était Tobie, son meilleur ami, son frère. Elle toqua à la porte, l'entrouvrit, passa sa tête dans l'encadrement de la porte blanche.

- Je peux entrer, ou je te dérange?

Dans l'obscurité de mes paupières résonne soudain une voix. Pas une voix âgée ou du moins adulte. Pas une voix peu familière et sérieuse. Une voix furieuse. Ou une voix porteuse de reproche. Mais une voix que je connais bien depuis quelques jours. Une voix qui m'est chère. Je rouvre les yeux et me retourne. Mon éternel grand sourire illumine mon visage.

"Maya."

Je lui fais signe de se rapprocher.

" Non, non tu ne me déranges pas ! Bien sûr que non, tu ne me déranges jamais. Je travaillais."

Je me rends compte que j'ai toujours mon portable dans la main. Je suis tellement crispé dessus que j'en ai les phalanges blanchies. Mes mains sont moites et je jurerais qu'elles tremblent.
*Ca c'est la panique qui m'a prise*
Je pose calmement le portable et ris.

"J'ai eu peur que ça soit un prof. Je me serais fait confisquer mon portable. Surtout qu'ici ça ne rigole pas.

Je revois dans ma tête les grands murs qui entourent le lycée. Il y aurait des barbelés ça ne m'étonnerait pas plus.

" Je suis content de te voir. On n'a pas trop eu le temps là ... mais j'avais des devoirs. Tu vas bien ?"

Presque tout le lycée est vide pendant les vacances. Tout le monde est rentré chez soi et je profite du calme ambiant. Quand je marche dans les couloirs, la plupart du temps, il n'y a que le bruit de mes chaussures qui se répercute autour de moi.

" Tu me manquais"

Maya.

Il lui fit signe de s'approcher.

Non, non tu ne me déranges pas ! Bien sûr que non, tu ne me déranges jamais. Je travaillais.

Il rit.

J'ai eu peur que ça soit un prof. Je me serais fait confisquer mon portable. Surtout qu'ici ça ne rigole pas. Je suis content de te voir. On n'a pas trop eu le temps là ... mais j'avais des devoirs. Tu vas bien ? Tu me manquais.

Maya piqua un fard avant de s'introduire dans la pièce. Elle referma soigneusement derrière elle, sans un bruit. Elle ôta son manteau pour aller l'accrocher aux portes-manteau. Son sac à bout de bras devant elle, elle s'approcha directement de son frère de coeur. Elle se pencha dès qu'elle fut près de lui pour lui planté un bisou sur la joue. Elle lui sourit.

- Toi aussi. Tu m'as manqué.

Elle déposa ensuite son sac très lourd sur le bureau solo juste devant et s'assis à la chaise en position à l'envers. Soufflant sur une mèche folle de sa frange, elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille gauche.

- Tu m'as terriblement manqué, reprit-elle d'une voix boudeuse. C'est pas gentil de ne pas donner de nouvelles à sa petite soeur. Ta petite soeur se faisait du souci. Ta petite soeur devrait avoir le numéro de téléphone de son grand frère. Mais ta petite soeur te pardonne.

Elle lit tendit un sourire timide avant de reprendre. Elle baissa les yeux sur le travail de Tobie. Son coeur et ses entrailles faisaient du trampoline et des montagnes russes. Elle était avec son grand frère, quel bonheur!

- Assez parler de moi, reprit-elle. Qu'as-tu fais pendant ces deux semaines? Tu as travaillé? Sur quoi?

Elle arrêta ses questions pour deux raisons. D'une, elle se trouvait trop curieuse et trop bavarde. De deux, quelque chose attira son regard vers la fenêtre. Elle resta ébahie.

- Regarde, souffla-t-elle, l'expression d'une enfant époustouflée par un tour de magie qu'un gamin plus grand qu'elle lui aurait montré peint sur son visage d'adolescente.


La neige recommençait tout juste à tomber d'un ciel ensoleillé.

La main chaude de Tobie serrait celle de Maya. Elle fit de même en sentant son coeur fondre. Désormais, son frère était devenu une moitié d'elle-même.


Dehors, le froid tapait fort. Malgré ses vêtements, la jeune japonaise sentait le gèle lui mordiller doucement chaque particules de sa peau satinée. Sous son bonnet blanc, deux tresses brunes se faufilaient aux côtés de son visage. Elle fit un pas dans la neige qui craqua sous son poids. Un joli son, presque une mélodie. La neige tombait par petits flocons illuminés par le petit bout de soleil qui s'en allait dormir du côté de son pays natal. Elle lâcha la main rassurante de son frère et s'accroupie. De son index ganté, elle dessina deux vulgaires et simples petits bonhommes dont les extrémités de leur bras; l'un le droit et l'autre le gauche; se touchaient.

- C'est nous, souffla-t-elle à son frère.

Pour elle, ce dessin représentait leur amitié, leur affection. Si le lendemain, pensait Maya, le dessin serait toujours inscrit blanc sur blanc, c'est qu'il dit vrai. Maya avait une âme d'enfant, à première vue. Surtout lorsqu'il s'agissait d'une bonne amitié, de l'amour qu'elle porterait à quelqu'un. Maya pensait simple, quelque fois, laissait sa vie dans les bras de la nature, la laissait couler le long du fleuve si tranquille de la vie. Enfin, lorsqu'on dit tranquille, il y a différents degrés et elle en était consciente. Mais elle ne se décourageait pas et elle continuait à sourire à tout, même si quelques jours, son esprit ressemblait à une mer, noire de doutes, dévastée par un orage. Tout. Elle croyait au destin, simplement. Maya était en fait, si l'on puis dire, simple. Naïve est encore un bien grand mot. Elle n'était pas dupe. Lorsque quelque chose n'allait pas, si quelque chose ou quelqu'un faisait déraillé le train du destin, elle le savait. Son sourire affectueux qu'elle adressait à son chef-d'oeuvre enneigé s'effaça à moitié.

- Tobie, appela-t-elle sérieusement.

Elle se releva, remit son bonnet en place et le regarda dans les yeux.

- Tu essayais de joindre quelqu'un?

Elle baissa les yeux vers ses paumes tournées vers le ciel pour attraper quelque flocons légers.

- Tu avais les mains moites.4

Elle s'arrêta de respirer l'ai glacé qui lui déchirait les poumons. Elle ferma les yeux et goûta au silence précédent la réponse.

(C'est très joli ce que tu écris ... ♥ :3
D'ailleurs c'est marrant sans faire exprès on a tous les deux choisi du bleu pour les paroles de nos perso ♥)

Le monde était devenu blanc. Les arbres, le sol, les toits ... tout disparaissait dans le blanc, dans la neige. Comme si on avait passé une gomme sur l'univers, pour effacer, effacer les erreurs, se débarrasser de ce dont il fallait se débarrasser ... Mais il y avait les chasse-neige, le sel, le goudron, la pollution. même l'Homme était devenu plus puissant que cette force supérieure qui nous avait créé. La Nature si je pouvais appeler ça comme ça n'avait plus d'emprise sur nous. Sur nos vies, sur la nature, sur l'apparence de notre planète. Il ne restait plus que le destin. Et le jour où l'Homme surmonterait le destin, son guide, sa boussole, sa lumière, l'Humanité serait perdue.
Que fait un enfant sans ses parents ? Que fait un enfant sans une main pour lui montrer le chemin ?
Que fait un adolescent sans l'espoir au bout du chemin ?
Que fait l'adulte sans la conscience de la mort et l'envie de profiter de ce qui la précède ?
Que fait l'aveugle sans sa canne et son chien ? L'aventurier sans sa carte ? Le lecteur sans son auteur ? La vie sans la mort pour lui montrer le bout du chemin ?
Le froid de la neige et ces sombres pensées me firent frissonner.
A la place, sur cette nouvelle pureté du monde qui engloutissait tout, et d'où ressortaient parfois des bouts de réalité, je fermai les yeux et restai un instant debout, les bras ouverts et je respirai.

Ca faisait un bien fou de revoir Maya, surtout en de telles circonstances après avoir bossé comme un malade pendant tant de temps.
Quand je m'accroupis aux côtés de ma soeur de coeur, celle-ci venait de dessiner dans la neige.
Mon coeur se serra, tant j'étais ému.
J'avais soudain envie de la prendre dans mes bras et la serrer très fort, ne faisait plus qu'un, un seul être immuable et imperméable à tous les dangers de l'univers. Je voulais la protéger.
La la morsure du froid et cet élan de tendresse me faisaient me sentir plus vivant que jamais.
Et mon coeur offrit à Maya le plus beau sourire que j'ai jamais donné.
Après celui que Lola m'avait volé le jour de sa naissance.

- Tobie. Tu essayais de joindre quelqu'un? Tu avais les mains moites.

Je relevai la tête et fixai l'horizon.
D'ici on voyait la mer. Et la plage enneigée.
C'était beau.
Je laissai s'étendre un peu ce doux et blanc silence.

- Oui.

Je tournai mon regard vers elle.

- Ethan, mon ... meilleur ami, si je peux encore dire ça.

Maintenant mon regard dans le sien souriait pour mes lèvres.. Je replaçai une mèche de ses cheveux derrière son oreille et m'emmitouflai un peu plus dans mon grand bonnet lâche, mon écharpe de laine, chaude comme un feu de bois.

Le sourire qu'il adressait à Maya semblait à celle-ci être un rayon de soleil qui illuminait toute cette blancheur autour d'eux. Aucun bruit n'avait refait surface depuis que Tobie s'était un peu plus entassé dans ses vêtements chauds. Gênée par ce silence, Maya baissa les yeux et, silencieusement, recommença à dessiner dans la neige. Un coeur. Puis deux. Puis trois.

- Tu veux dire que vous n'êtes plus amis? demanda-t-elle d'une voix si faible qu'elle pensait qu'il ne l'avait pas entendu.

Ce qu'il venait de lui avouer - meilleur ami, si je peux encore dire ça. - l'avait bouleversé. Cette phrase ressemblait tellement à celle qu'elle se répétait sans cesse avant de venir ici. Ses anciens amis. Si elle avait su...
Elle savait ce qu'il était advenu de Tobie. Son histoire. Quand elle l'avait écouté, là-bas, au bord du lac, elle avait su une seule chose. Que ses amis l'étaient toujours. C'est comme ça, c'est l'instinct féminin, selon elle. Mais, bien sûr, elle savait aussi que Tobie avait raison de douter. Quel but aurait la vie sans une ombre de doute? Elle sourit à cette question. Elle connaissait la réponse sur le bout des doigts.
Mais les siens étaient gelés, alors elle les frictionna fortement en soufflant:

- Je ne pense pas... Je ne pense pas qu'il ne soit plus ton ami. Enfin, je veux dire, si il ne l'est plus, c'est que c'est vraiment une âme sans coeur. Puisque tu me dis qu'il était ton meilleur ami, vous avez du passer beaucoup de temps ensemble, n'est-ce pas? Et bien, ces souvenirs, ils ne peuvent pas partir comme ça...

Depuis qu'ils étaient sorti, la nuit avait commencé à traîner son manteau indigo au dessus de leurs têtes. Ce soir là, la lune n'était pas là, et les étoiles dansaient.

Je me laissais tomber en arrière. J'avais mal aux genoux et aux jambes à force de rester accroupi ... Au fond allongé dans la neige c'était pas mieux. Le froid me déchirait les jambes à travers mon jean.
Je fis un ange, redevenant enfant et réchauffai mon regard grâce aux étoiles.
L'enfance était un doux pays qu'on ne quittait jamais.
Seulement on refusait d'admettre qu'on y vivait encore.
Moi je ne savais pas.
A ce moment là, j'aurais bien aimé l'admettre.

- Je ne sais pas.

Je marquai un blanc méditant ma phrase.

- En ce moment je ne sais plus rien remarque. Heureusement que tu es là. Sincèrement, tu m'aides à y voir plus clair.

Il suffisait que je me confies à elle et tout semblait prendre sens, elle remettait de l'ordre dans ma vie.
Dorénavant je sais que nous nous aimions toujours, Lola et moi, jusqu'au dernier instant, que rien ni personne ne la remplacera jamais, que je ne suis pas responsable, que chacun a sa part dans ce qui s'est joué. Que si le Destin l'a voulu, c'est que l'Homme n'y pouvait strictement rien. Je sais tout ça ...

- ... et je sais que je t'aime, Maya. Conclus-je mes pensées à voix haute. Et je sais que peut-être Ethan est encore mon ami.

Le coin de mes lèvres se releva en un semblant de sourire. Moi dans la neige, avec Maya, avec ces constations qui venaient du coeur et cette douce pensée me rendaient heureux comme un enfant le matin de Noël.

- Mais je sais aussi que rien ne sera plus jamais comme avant. Qu'il faudra du temps pour reconstruire ce que j'ai détruit. Mais que ça ne sera plus la même chose ...

Je plantai mon regard dans le sien.

- Mais tu es là, et avec toi je supporterai tout ça et je réussirai à ce que je reconstruirai avec lui quelque chose d'aussi bien qu'avant. J'espère. Je crois. Je suis même sûr qu'avec toi en plus de lui, ça sera mieux.

Mon sourire s'élargit.
J'avais juste à appeler.

Le coeur de Maya pétillait. Ses yeux aussi. Un sourire bienveillant sur ses lèvres signifiait qu'elle était heureuse. Tout simplement. Celui qu'elle aimait le plus au monde se tenait devant elle, lui disant qu'il l'aimait et qu'il était heureux qu'elle soit là, avec lui. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir, et c'était aussi la première fois qu'on lui avouait cela. Mais son petit bonheur ne s'arrêtait pas à ce stade. Elle venait de faire naître en son grand frère une aisance nouvelle, une assurance sortie de son cocon.
Maya s'allongea dans la neige à son tour et observa les étoiles. Elles aussi, avaient l'air d'être heureuse, comme ça, à bouger librement. Elle s'étira.

- Moi aussi, je t'aime, onee-tan.

Les moments qu'elle passait avec lui étaient les plus beaux et les plus émouvants. Elle en profitait pleinement. Elle lui prit la main et la serra tendrement.


- Tu l’appelleras? Promet-le moi, simplement.

Le front de Tobie réchauffait celui de Maya. Rassurée de sa promesse, elle sourit.
Si ça allait? On ne peut mieux. Ne savait-il donc pas que le temps qu'elle passait avec lui l'apaisait. Elle se sentait comme un ange au paradis. Lui serait l'ange de l'Amour et elle son arc. Ils étaient, selon elle, inséparables.

- Bien sûr que ça va.

Elle lui imprima un bisou gelé sur le front avant de remettre le sien à sa place, contre celui de son frère.

- Tu me fait l'effet d'une bouillotte, là-haut, mais tout va très bien, ironisa-t-elle en riant doucement.

Leur souffle se mêlait et la brume qui s'en émanait ressemblait à des draps légers dans leur danse endiablée. Le vent froid emmena les danseur gazeux un peu plus loin, Maya les suivit des yeux. Un entrechat par dessus les mur de la liberté. La liberté.

- Dis-moi. Ca te dirais qu'on sorte?